Par Alina Schmidt et Stella Zimmermann
Des autocollants antifascistes dans les couloirs, des ateliers étudiant.e.s antiracistes et des soirées de cuisine internationale – vue de l’extérieur, l’université en Allemagne semble être un lieu éclairé, presque exempt de discriminations. Certain.e.s diront que c’est un lieu trop “woke”.
Pourtant, dans l’univers majoritairement blanc de l’université, il n’y a que peu de professeur.e.s racisées et il règnent une hostilité raciste latente à l’encontre des étudiant.e.s racisé.e.s. Cette inégalité s’explique en partie par le fait que l’université reste très inaccessible aux personnes racisées en Allemagne. L’inégalité sociale, qui concerne surtout les personnes issues de l’immigration, joue également un rôle. Dès l’adolescence victimes de discrimination dans le système scolaire allemand, elles sont moins nombreuses à être reçues au baccalauréat. Sans baccalauréat, une carrière universitaire leur est refusée. Ainsi, il y a logiquement moins de personnel enseignant racisé.
C’est pourquoi Stella et Alina sont parties à la recherche de réponses : Le racisme existe-t-il dans le quotidien universitaire et que peut-on faire pour le combattre ? Pourquoi n’existe-t-il guère de données sur le quotidien des étudiant.e.s racisé.e.s ? À quoi ressemble réellement le quotidien des étudiant.e.s racisé.e.s et pourquoi les professeurs racisés sont-iels sous-représentés ?
Pour répondre à toutes ces questions, nous nous sommes entretenus avec différentes personnes. Entre autres avec Dr. Jennifer Chan de Avila, enseignante-chercheuse sur la diversité critique et l’intersectionnalité dans les universités à l’Institut Otto Suhr de Berlin. L’étudiant Paul Abadie nous parle de son expérience en tant que PoC dans une université française et Prof. Dr. Nausikaa Schirilla, professeure de travail social spécialisée dans la compétence interculturelle et la migration à l’école supérieure catholique de Fribourg, nous parle de la manière dont le racisme se manifeste dans les universités et de ce que l’on peut faire pour le combattre.
Langue : allemand, français, anglais
Musique : Hicham Chahidi
Illustration : Chloé Huie Brickert
Sources :
https://taz.de/Weisse-Hochschulen/!5700152/
https://www.dzhw.eu/services/meldungen/detail?p
m_id=1523 https://www.researchgate.net/publication/337786869_Soziale_Herkunft_Zuwanderungshintergrund_und_Lesekompetenz
À propos des autrices :

Alina fait ses études en sciences politiques et en français à l’Université de Fribourg. Son intérêt pour le journalisme se traduit déjà à travers son engagement au sein de la rédaction musicale d’Uni FM. De temps en temps, elle participe à la présentation de l’émission Soundcheck. Ses conversations de prédilection sur la musique, le féminisme et d’autres phénomènes politiques, des recettes de cuisine, des mèmes et des langues étrangères peuvent durer pendant des heures.

Stella a 23 ans et fait ses études en médecine à Fribourg. Pour sa thèse de doctorat, elle travaille actuellement en laboratoire. Depuis son enfance, elle a toujours aimé lire et s’est intéressée à l’écriture. Elle est donc d’autant plus heureuse de pouvoir faire entendre sa voix de journaliste dans le cadre de ce projet.