Comment la politique de Donald Trump permet au fascisme de s’en tirer

Dans les années 1920, une vague fasciste secoua les gouvernements européens résultant éventuellement à la guerre la plus mortelle de l’humanité. Un siècle après, la rédactrice Clotilde Kali pense que l’histoire pourrait se répéter en observant le gouvernement américain sous Donald Trump.

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La politique démagogue de Trump a permis de révéler une division drastique chez le peuple américain. Son populisme semble d’avoir encouragé et réconforté les groupes d’extrême droite en partageant des idées confortant leurs principes et en autorisant leurs crimes haineux à rester impunis – et même menant les Etats-Unis d’Amérique sur la route du fascisme?

Le Chef du Gouvernement et le Peuple: une histoire de proximité manufacturée

Depuis le début le président Trump a fait en sorte d’être adoré par ses partisanes et paritans. Tout a commencé avec sa campagne électorale, avec ses discours décontractés semblable à votre oncle problématique que vous essayez d’éviter aux repas de famille. Donald Trump a une image qu’il met en avant à chaque intervention publique. Usant d’un vernaculaire familier en opposition à l’incompréhensible jargon politique usuel, il est accessible pour les classes populaires qui ont un accès limité à l’éducation supérieure, les « white voters without college degrees ».

Une personnalité pare-balles

Se crée alors un culte autour de sa personnalité, être une ou un adepte de Trump devient alors une identité pour les 63 millions d’Américaines et Américains qui ont voté pour lui en 2016. Démonstrations ostentatoires d’appartenance telles que des postes sur les réseaux sociaux, des autocollants à l’arrière de sa voiture, ou alors des vêtements allant du T-shirt officiel à l’iconique casquette rouge à lettrage blanc sont normalisés. Soutenir Trump et, en général, être Républicaine ou Républicain, n’apparaît plus comme quelque chose à cacher honteusement mais à afficher avec fierté. Ainsi toute critique à l’encontre du président semble d’être alors une attaque contre sa propre personne.

Un groupe de «Proud Boys» contestants les résultats de l’élection présidentielle, Washington D.C en Novembre 2020 | Photo : Geoff Livingston / flic.kr/p/2kgn6ho

Violences excusées, insécurités multipliées

En tout cas la politique populiste de Trump n’aide en aucun cas les Américaines et Américaines. Mais elle montre que le populisme et la division vont de pair.e. Une des phrases clé de la politique Trumpienne: «Build the wall», «construisons le mur», un point majeur de sa campagne présidentielle était sa promesse de construire un mur le long de la frontière sud du pays partagée avec le Mexique. La visée était clairement de garder à l’écart les immigrantes et immigrants d’Amérique Centrale et du Sud, qui Trump considere comme une menace à l’économie étasunienne et en général une atteinte à la sécurité du peuple(blanc) américain. Une stigmatisation qui divise le peuple. Ainsi que les démonstrations violentes de racisme qui ont été rabaissées par Donald Trump. Comme en 2017 la manifestation d’extrême droite « Unite the Right ». Charlottesville avait été le théâtre d’une attaque terroriste à l’encontre des contre-manifestantes et manifestants antifascistes aboutissant à 28 blessées et blessés et un décès. Lorsqu’il fut demandé de réagir, le président Trump s’efforçade ne pas dénoncer la nature raciste de la manifestation et de l’attaque, donnant alors satisfaction et pouvoir aux nationalistes blanches et blancs tout en rejetant et ignorant les craintes des communautés racisées.

Au revoir démocratie?

L’ascension récente des «Proud Boys», «les fiers garçons», un groupe d’hommes américains fascistes et porteurs d’arme qui ont été personnellement mandatés par le président à « intervenir » dès que nécessaire est une preuve que le pays s’éloigne de plus en plus de la démocratie. Cette évolution est une des raisons pour lesquelles les États-Unis apparaissent dans l’indice de la démocratie comme démocratie imparfaite.

Les Etats-Unis d’Amérique sont la première puissance mondiale en termes économiques, politiques et culturels ce qui les place en position de leader mondial. De ce fait, un chef de gouvernement adhérant à des pensées et pratiques fasciste est très dangereux pour l’ordre mondial. Il semble de devenir alors encore plus difficile de dénoncer les atteintes aux droits humains et de freiner l’ascension du fascisme sur chaque continent.

*Image de l’article : Symboles de suprématie blanche sur un pick-up, Novembre 2020 en Caroline du Nord | Photo : Anthony Crider / flic.kr/p/2kby42n


A propos de l’auteure :
Clothilde Kali

C’est au cours de ses études en Littérature et Civilisation Anglophones à Strasbourg qu’elle découvre une passion pour la lecture et l’écriture d’essais philosophiques et politiques et y trouve sa vocation. En septembre 2020, elle entame un Service Civique dans les domaines de l’éducation et du social en partenariat avec l’OFAJ et travaille actuellement avec l’association des étudiants de Karlsruhe.

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